La seigneurie de Gordolon contestée

Le 1er juillet 1787 débutait une affaire de contestation opposant le notaire Michelange Blanchi de Roubion aux détenteurs des biens de la seigneurie de Gordolon (actuelle commune de Roquebillière) possédée par l’Ordre des Saints-Maurice et Lazare. Il s’agissait pour l’adjudicataires des revenus de l’ancienne Commende de s’assurer du remboursement de l’avance versée à l’Ordre. Il en attendait aussi un important bénéfice. Mais en cette fin de siècle, la seigneurie de Gordolon tombe en deshérence. Loin est le temps où le Cabraio, grand livre censié des propriétés (qui payaient le loyer des terres), pouvait imposer le prélèvement aux tenanciers. Le mouvement est général dans le Haut Pays du Comté de Nice. Les anciens biens seigneuriaux sont progressivement privatisés, génération après génération, pour se limiter à la portion congrue. L’Ordre dont il est question, prestigieux parce que se rattachant directement à la Couronne de Savoie, n’est pourtant plus en mesure de conserver l’intégrité de son patrimoine foncier à Gordolon. C’est le Président du Sénat, Trinquieri, qui est chargé de trancher le litige. Il fait également fonction d’auditeur de l’Ordre. Mais ses qualités ne suffisent plus désormais et Gordolon n’échappe pas à la sécularisation de ses biens, quelques mois plus tard, à la suite de ceux du couvent des Franciscains de San Brancaï de Lantosque.

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