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La seigneurie de la Madone de Fenestres

La Seigneurie de la Madone de Fenestres

Il y a trois cents ans (1716) était signé un acte de vente des frères Don Ludovic et Joseph RICHERI en faveur du Commendatore [Commenditaire] Don Jean CAGNOLI de la Madone de Fenestres. Personnage de haut lignage, son frère Jean-Baptiste est connu comme Préfet de Sospel, à l’origine de « dynasties » d’hommes de lois et de médecins. L’acte en question concernait un terrain de « 3 starate 1 panale 7 cannes », soit près de 4 700 m², et une grange situés au quartier Antella autrement appelé Saint-Bernard, à proximité de la chapelle éponyme. Ce bien était dit servile, c’est-à-dire dépendant d’une seigneurie. En l’occurrence, celle de la Madone de Fenestres, dont CAGNOLI était alors titulaire. Position qui ne l’empêchait pas d’acquérir des terres en son nom propre, quitte à devoir en verser le cens. Cette terre était transmissible et entrait dans son héritage. L’acte illustre tout l’intérêt que les familles notables portaient à ces biens rares alors que le marché de la terre se révélait peu actif. En ce début XVIIIe siècle, le Sanctuaire était encore largement possessionné dans les différentes communes de la Vésubie, et particulièrement à Saint-Martin. Héritage d’un temps où cette seigneurie possédait plus d’un tiers des terres disponibles dans la Haute Vésubie, et tout particulièrement les pâturages désormais intégrés aux biens communaux. Le nouvel acquéreur devait s’acquitter d’un cens annuel de 5 panale de seigle (environ 6 litres selon les mesures du XVIIIe s.). Relativement modeste, cette reconnaissance permettait à la Seigneurie de conserver la propriété éminente de la terre. Ce sont les neveux du Commendatore qui reconnaissaient tenir une nouvelle fois cette terre en 1753, lors d’une nouvelle campagne de vérification de ses biens. Car le Commendatore de Fenestres se devait de renouveler régulièrement ces reconnaissances afin d’éviter l’érosion régulière de ses parcelles, progressivement et subrepticement appropriées par les anciens locataires. Le fait est avéré, malgré la douzaine de livres censiers connus depuis le début du XVe siècle, jusqu’à ce que la Révolution mette fin au système seigneurial.

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