Emprunt pour dettes de guerre à Roquebillière

Roquebillière emprunte pour régler ses dettes de guerre

La guerre est endémique durant la période Moderne dans le Comté de Nice et la Vésubie en particulier. La vallée, axe de communication entre Piémont et Provence, est régulièrement emprunté par les troupes, amies ou ennemies. Chaque incursion provoque pillages, assassinats et viols. Dégradations en tous genres sont monnaie courante. Au mieux, les villages traversés sont l’objets de rançon. L’occupation militaire est considérée comme un véritable fléau. Elle donne lieu à de multiples réquisitions, qui pèsent sur les habitants dont l’économie fragile peine à supporter ces charges supplémentaires. Les finances communales n’y peuvent suffire. Les édiles villageoises, menacées d’exactions militaires, font appel aux notables pour obtenir des prêts. Ils sont le plus souvent gagés sur les ressources communales (moulins, pâturages…). Quand la crise est plus aiguë, des ressources exceptionnelles sont recherchées. C’est ainsi que Roquebillière est contraint le 22 mars 1705 d’en appeler au Mont-de-Piété. Il lui est nécessaire d’emprunter 134 doubles d’or pour payer la rançon imposée par l’armée française aux ordres du duc de la Feuillade. Cette réserve était généralement destinée à subvenir aux besoins des plus nécessiteux. Mais il s’agit ici d’une urgence appelant une solution extraordinaire. Cette nouvelle guerre (dite de « succession d’Espagne ») toucha des villages déjà fortement appauvris par les conflits précédents. Elle est à l’origine de la destruction du château de Nice quelques mois plus tard.

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